Quel est le jugement si la récompense (ou le prix, al-Ja'l) provient de l'organisateur de la compétition ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Si la récompense (le prix) ne provient pas des participants, mais de l'organisateur de la compétition, et que le participant ne donne rien en échange de sa participation, il n'y a pas de mal à cela, à condition que la compétition elle-même soit permise (jâ'iz).

Voici la résolution de l'Académie Islamique du Fiqh (affiliée à l'Organisation de la Conférence Islamique) concernant les prix des compétitions :

Premièrement : Définition de la compétition (Musâbaqa)
La compétition est une transaction basée sur la rivalité entre deux personnes ou plus, dans l'accomplissement ou la réalisation d'une chose, soit avec une compensation (un prix), soit sans compensation (sans prix).

Deuxièmement : Légalité de la compétition
1. La compétition sans compensation (sans prix) est légale (mashrû'a) dans toute chose pour laquelle il n'y a pas de texte interdisant, et qui n'entraîne pas l'abandon d'une obligation ou l'accomplissement d'un interdit.
2. La compétition avec compensation (un prix) est légale si les conditions suivantes sont remplies :
a. Les objectifs, les moyens et les domaines de la compétition doivent être légaux.
b. La compensation (le prix) ne doit pas provenir de l'ensemble des participants.
c. La compétition doit réaliser un objectif considéré comme valide par la Sharî'a (Loi islamique).
d. Elle ne doit pas entraîner l'abandon d'une obligation ou l'accomplissement d'un interdit.

Troisièmement : Billets/Coupons de compétition
Les billets (coupons) de compétition dont la valeur, ou une partie, entre dans le montant total des prix, ne sont pas permis, car ils constituent une forme de jeu de hasard (Maysir).

Quatrièmement : Pari
Le pari entre deux parties ou plus sur le résultat d'une action d'autrui dans des affaires matérielles ou morales est interdit, en vertu de la généralité des versets et des hadiths mentionnant l'interdiction du jeu de hasard.

Cinquièmement : Paiement par appel téléphonique
Payer un montant pour des appels téléphoniques afin de participer à des compétitions n'est pas permis par la Sharî'a si ce montant, ou une partie, est inclus dans la valeur des prix, afin d'empêcher l'accaparement illicite des biens d'autrui.

Sixièmement : Avantage pour les promoteurs
Il n'y a aucun inconvénient à ce que les fournisseurs de prix tirent profit uniquement de la promotion de leurs produits – sans bénéfice financier – par le biais de compétitions légales, à condition que la valeur des prix, ou une partie, ne provienne pas des participants, et que la promotion n'implique ni tromperie, ni fraude, ni trahison envers les consommateurs.

Septièmement : Évolution du montant du prix
L'augmentation ou la diminution du montant du prix en cas de perte après la victoire n'est pas permise par la Sharî'a.

Huitièmement : Cartes de fidélité
Les cartes d'hôtels, de compagnies aériennes et d'institutions qui accordent des points donnant lieu à des avantages licites sont permises si elles sont gratuites (sans compensation). Mais si elles sont avec compensation, elles ne sont pas permises en raison de l'incertitude (Gharar) qu'elles contiennent.

Et Allah sait mieux.