Je suis divorcée et j’ai une fille âgée de neuf ans. Son père a un tempérament et une manière de penser très difficiles, au point qu’il pourrait gravement nuire à notre fille. Si je me remarie et que je la laisse chez lui, serai-je pécheresse envers ma fille ?
Je précise que ma mère est encore en vie et âgée de soixante-douze ans.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Tu ne commets aucun péché en te remariant, même si cela conduit à ce que ta fille reste chez son père.
Sache que les savants divergent quant à la garde d’une fille de cet âge.
– Certains estiment qu’elle doit être confiée à son père.
– D’autres considèrent qu’on doit lui donner le choix de résider auprès du parent qu’elle préfère.
– D’autres encore soutiennent que le droit de garde de la mère demeure jusqu’à la fin de la période de garde légale. (Vois à ce sujet les fatwas n° 89832 et 90467 )
Cependant, lorsque la mère se remarie avec un homme étranger à l’enfant, la majorité des juristes considère qu’elle perd son droit de garde, lequel revient alors à sa propre mère — la grand-mère maternelle de l’enfant — si celle-ci est apte à assumer cette responsabilité.
Les juristes ont posé des conditions à la garde qui garantissent l’intérêt de l’enfant. Si ces conditions ou certaines d’entre elles ne sont plus réunies, la garde est retirée à celui ou celle qui la détenait et transférée à la personne suivante remplissant les conditions.
Certains savants ont également précisé que l’intérêt de l’enfant prime sur tout autre critère de préférence en matière de garde.
Ibn al-Qayyim (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit, après avoir exposé les divergences des savants au sujet de la garde lorsque l’un des parents voyage :
« Toutes ces opinions, comme tu le vois, ne reposent sur aucune preuve solide et apaisante.
La position correcte consiste à examiner la situation et à rechercher ce qui est le plus bénéfique pour l’enfant : que ce soit de rester ou de partir. On doit privilégier ce qui est le plus avantageux, le plus protecteur et le plus sûr pour lui, sans accorder d’importance au fait qu’il reste ou qu’il parte. » (Fin de citation)
S’il survient un différend concernant la garde, son attribution ou sa perte, c’est au tribunal religieux compétent qu’il revient de trancher.
Et Allah sait mieux.
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