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Le jugement concernant le fait de punir le sorcier en lui rendant son propre sort

Question

Un cheikh est venu me soigner d’un sortilège qui m’a été jeté. Il m’a dit qu’il allait « renvoyer » le sort ou le travail magique à celui qui l’a fait. Est-ce contraire à la loi islamique ?
Je précise que cela m’est égal que le sort soit renvoyé à son auteur ou non.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Si, par « renvoyer le sort », on entend jeter un sort en retour à celui qui a pratiqué la sorcellerie, cela n’est pas permis. En effet, la sorcellerie fait partie des grands péchés destructeurs. Même si une personne avait la certitude qu’une autre l’a ensorcelée, il ne lui serait pas permis de se venger en pratiquant un sort contre elle. La condition de validité du qisâs (représailles légales) est que l’acte ne soit pas, en soi, une interdiction relevant du droit d’Allah — or la sorcellerie en fait partie.
Ibn Taymiyya a dit dans son Majmû‘ al-Fatâwâ :
Allah dit : « La punition d’une mauvaise action est une mauvaise action équivalente ; mais quiconque pardonne et réforme, sa récompense revient à Allah » (Coran 42/40),
et Il dit encore : « Et si vous punissez, punissez de la même manière que l’on vous a offensés » (Coran 16/126).
Si deux personnes se disputent, on examine leur cas. Si l’une a manifestement commis une injustice, la victime a le choix entre réclamer justice ou pardonner — et le pardon est meilleur.
Si l’injustice consiste en des coups ou des gifles, la victime peut rendre coup pour coup, comme cela est établi chez la majorité des pieux prédécesseurs et de nombreux imams, conformément à la Sunna. Certains ont toutefois dit qu’il convenait plutôt d’appliquer une punition disciplinaire, sans qisâs.
Si l’injustice consiste en une insulte, la victime peut répondre par une insulte équivalente, à condition qu’il n’y ait pas atteinte à un droit exclusif d’Allah ou à autrui.
Mais s’il l’a maudit, ou traité de « chien » ou d’autre sobriquet semblable, il peut lui répondre de la même manière.
En revanche, s’il a menti contre lui ou inventé des accusations, il ne lui est pas permis de mentir en retour, car le mensonge est interdit en raison du droit d’Allah. (Fin de citation)
Ainsi, si la personne qui affirme pouvoir renvoyer le sort recourt elle-même à la magie, à la sorcellerie ou à la tromperie, il ne faut pas croire ce qu’elle dit.
Le dénouement d’un sort par un autre sort (fakk as-sihr bis-sihr) fait l’objet de divergences parmi les savants, mais l’avis le plus juste est qu’il est interdit.
Le traitement par la ruqya légiférée (exorcisme selon le Coran et la Sunna) suffit amplement, par la permission d’Allah, pour dénouer tous les sorts.


Et Allah sait mieux.

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