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Des parents refusent que leur fils se marie avec une divorcée

Question

Je suis divorcée et je me suis convertie à l’Islam. Mon ami, d’origine algérienne, désire que je l’accompagne en Algérie mais ses parents ne m’acceptent pas. Quel est le jugement du Coran au sujet du mariage avec une femme divorcée ? Existe-t-il une chance pour convaincre ses parents que je ne suis pas une mauvaise femme et que je ne suis pas d’un rang inférieur ? Ses parents me jugent sans me connaître ; est-ce correct ? Quel est le jugement de la Charia au sujet du respect que je mérite ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

C’est un plaisir de féliciter tout d’abord notre noble sœur d’avoir embrassé l’Islam par conviction. Nous vous annonçons la bonne nouvelle rapportée par Mouslim dans le Hadith narré par ‘Amr ibn al-‘Âs, qu'Allah soit satisfait de lui, à savoir :

« Lorsqu’Allah me guida vers l’Islam, je me rendis auprès du Prophète () et lui dis :

- ‘‘Tends-moi la main afin que je te prête allégeance’’

Il tendit alors sa main et je retins la mienne. Il me demanda

- ‘‘Qu’as-tu donc, ô ‘Amr ?’’

Je lui répondis :

- ‘‘Je pose une condition’’

- ‘‘Quelle est donc cette condition ?’’ ; demanda le Prophète.

Je répondis :

- ‘‘Que mes péchés soient éffacés’’.

Le Prophète dit alors :

‘‘Ne sais-tu pas que la conversion à l’Islam efface les péchés commis précédemment, et qu'il en est de même de l’émigration et du Hadj ?’’ (Mouslim)

Lorsque quelqu’un se convertit à l’Islam, Allah lui pardonne son polythéisme et tous les péchés commis pendant la période de sa mécréance. De plus, il devient un membre de la communauté musulmane qui partage avec les musulmans les mêmes droits et obligations. Il faut alors le respecter et le défendre contre quiconque lui veut du mal. Il faut aussi l’aimer et le prendre comme allié rien que pour l’agrément d’Allah, le Très Haut.

A ce sujet, Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, a narré le hadith du Messager d’Allah () :

« Le musulman est Ie frère du musulman, il ne doit pas être injuste envers lui, ni l'abandonner [en cas de difficultés], ni Ie trahir, ni le mépriser (…)» (Mouslim)

Il n’y a aucune différence, à ce niveau, entre un musulman et un autre, et ce en vertu du hadith du Messager d’Allah () :

« Celui qui effectue notre prière, fait face à notre Qibla, et mange de la chair de notre bête égorgée selon les prescriptions de la Charia islamique, est considéré comme musulman qui est sous la protection d’Allah et celle de Son Messager, ne trahissez donc pas Allah dans Sa protection »

En réponse à votre question, sachez que l’Islam permet le mariage avec une femme divorcée et n’établit aucune différence entre elle et celle qui n’a jamais été mariée auparavant, sauf qu’il ne faut pas demander sa main tant qu’elle est encore en période de ‘Idda (délai de viduité). En effet, la raison pour laquelle la ‘Idda est prescrite pour une femme divorcée est de s’assurer de la vacuité de l’utérus de celle-ci afin de préserver le lignage.

D’ailleurs, le Prophète () a épousé Khadîdja bint Khuwaylid, qu'Allah soit satisfait d’elle, alors qu’elle était divorcée ; et il a épousé de même Zaynab bint Djahch, l’ex-épouse de Zayd ibn Hâritha, qu'Allah soit satisfait d’eux.

Lorsque la période de viduité de la femme divorcée arrive à son terme, il est permis de la demander en mariage ou de l’épouser sans qu’il n’y ait, en l’occurrence, aucune différence entre elle et celle qui ne s’est jamais mariée auparavant. L’on tire argument à ce sujet de la parole d’Allah, le Très Haut (sens du verset) : « [...]tant qu'elle n'aura pas épousé un autre [...].» (Coran 2/230)

Quant à ce que notre sœur évoque au sujet de son « ami » qui désire regagner, en sa compagnie, son pays d’origine, et du cas de ses parents qui la refusent, notons que si elle entend par « ami » le mari et non le fiancé, ce refus de la part des parents vis-à-vis de leur fils et de sa famille est une erreur et ne mènera qu’à l’abandon et à la rupture. Le cas échéant, il incombe alors aux parents de recevoir leur fils, de l’accueillir favorablement avec son épouse musulmane et de les aider à former cette nouvelle famille et à l’éduquer au sein de la communauté musulmane.

Il leur est obligatoire de même de respecter leur belle-fille car, en fait, le respect est une obligation mutuelle qui incombe aux musulmans les uns envers les autres, notamment ceux qui sont liés par des liens familiaux. Or, la belle-fille n’est pas moins qu’un membre de la famille des parents de son époux.

Le Messager d’Allah () dit au sujet de la relation d’un musulman avec son coreligionnaire:

« Le musulman est Ie frère du musulman, il ne doit pas être injuste envers lui, ni l'abandonner [en cas de difficultés], ni Ie trahir, ni le mépriser (…)» (Mouslim)

En effet, l’Islam n’admet aucune discrimination entre un musulman et son coreligionnaire. Le Messager d’Allah () le confirme par son hadith :

«Celui qui effectue notre prière, fait face à notre Qibla, et mange de la chair de nos bêtes égorgées selon les prescriptions de la Charia islamique, est considéré comme un musulman qui est sous la protection d’Allah et celle de Son Messager. Ne trahissez donc pas Allah dans Sa protection »

Nous disons ensuite à notre noble sœur que l’ « ami » par lequel elle entend « le fiancé » n’est autorisé par la Charia qu’à voir de sa fiancée ce qui l’incite à l’épouser et elle est de même autorisée à agir de la sorte vis-à-vis de son fiancé, et ce afin de favoriser la pérennité de leur vie conjugale et leur bonheur.

Toute mixité ou tête-à-tête entre les deux après cela n’est ni autorisé ni admis par la Charia, et ce afin de préserver la dignité de la femme musulmane et protéger son honneur et sa chasteté car son fiancé demeure un homme étranger pour elle tant que le contrat de mariage n’a pas encore été conclu.

Selon Djabir, qu'Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit :

« Celui qui croit en Allah et en le Jour Dernier ne doit pas s'isoler avec une femme car ils auront certes Satan pour troisième compagnon » (Ahmad)

Le Messager d’Allah () a dit également dans un hadith Sahîh :

« La femme qui croit en Allah et au Jour Dernier ne doit pas voyager au-delà d’une distance d’un jour de marche, sauf si elle est accompagnée par un Mahram » (Boukhari et Mouslim)

Nous devons aussi solliciter l’attention de notre sœur sur le fait que l’Islam, de par sa tolérance et son indulgence, ne tient pas l’homme pour responsable de ce qu’il a commis par oubli du jugement de la Charia à son égard ni par erreur. L’on tire argument à ce sujet de la Parole d’Allah, le Très Haut (sens du verset):

« Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos cœurs font délibérément. Allah, cependant, est Pardonneur et Miséricordieux » (Coran 33/5)

Cependant, dès qu’une personne apprend qu’un acte donné est prohibé, elle doit alors cesser immédiatement de le commettre et se repentir, car Allah agrée le repentir de celui qui se repent.

Et Allah sait mieux.

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