Salem alekoum, Mon père avait des terres sur l’île de la Réunion, il est décédé en 1980, aujourd'hui des gens ont fait construire une maison sur ses terres et veulent acheter le terrain pour être en règle, le notaire qui s’occupe de l’affaire cherche à contacter tous les louisins pour qu’ils donnent l’accord pour vendre les terres et ainsi répartir l’argent de façon équitable entre les louisins. Je me suis converti à l’Islam et je souhaiterai savoir si j’ai le droit d’accepter cet argent qui provient de mécréants ? Est-ce considéré comme un héritage ? Est-ce que cet argent m’est interdit ? Est-ce halal de l’accepter ? Merci de votre réponse.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Nous vous félicitons pour avoir embrassé la religion de la vérité nous implorons Allah, exalté soit-Il, de faire durer Son bienfait sur vous et d’accroître votre savoir, votre piété et votre recherche de la vérité.

Si vous avez embrassé l’Islam après le décès de votre père, il n’y a aucun mal à ce que vous perceviez votre part de son héritage, même tardivement, car l’héritage laissé par votre père est devenu la propriété de ses héritiers au moment de sa mort. Et votre conversion à l’Islam après sa mort ne change rien à cet état de fait.

Par contre, si vous avez embrassé l’Islam avant le décès de votre père, la majorité des oulémas – dont les imams des quatre écoles jurisprudentielles – est d’avis qu’il n’est pas permis au musulman d’hériter d’un mécréant ni inversement, et cela, en vertu de la parole du Prophète ()
« Le musulman n’hérite pas d’un mécréant et le mécréant n’hérite pas d’un musulman. » (Boukhari et Mouslim)

Toutefois, certains oulémas ont dit que le musulman hérite du mécréant. Ils ont interprété l’interdiction mentionnée dans le hadith comme s’appliquant au mécréant qui combat les musulmans. Cet avis est celui de Mu’âdh ibn Djabal, de Mu’âwiyya ibn Abî Sufiyân, de Mohammed ibn al-Hanafiyya, de Mohammed ibn ‘Alî ibn al-Husayn, de Sa’îd ibn al-Musayyib, de Masrûq ibn al-Adjda’, ainsi que du cheikh al-Islâm ibn Taymiyya, qu'Allah leur fasse tous miséricorde. Ils ont dit : « Nous héritons des mécréants, mais les mécréants, eux, n’héritent pas de nous tout comme nous épousons leurs femmes, mais eux n’épousent pas les nôtres » Certains oulémas ont ajouté que le fait que les musulmans héritent des mécréants encourage les dhimmis à embrasser l’Islam.

Suivant l’avis de la majorité des oulémas, il ne vous est pas permis d’accepter l’argent de cette terre, car la terre et son prix font partie de l’héritage.

Sachez que celui qui délaisse une chose pour Allah, exalté soit-Il, verra Allah la lui remplacer par quelque chose de meilleur.

Et Allah sait mieux.