Concernant le sujet de l'usure (Riba), et selon ma compréhension de la raison de son interdiction qui est de prendre les biens des gens par des moyens illicites (Bâtil), tout ce qui réalise cette cause est donc interdit. C'est pourquoi je considère que ce qui se passe actuellement dans le cadre des soi-disant "Prêts islamiques" et du Tawaruq n'est en réalité rien d'autre qu'une usure doublée et une manœuvre pour contourner la religion. [ndt : la Loi Divine].
En effet, la personne subit un préjudice dans deux situations, ce que la Loi Divine n'accepte pas. Si nous supposons qu'une personne a besoin d'un prêt d'une valeur de cent mille, le prêteur (la banque) lui demande d'aller acheter une certaine marchandise (disons une voiture). La personne est alors contrainte d'acheter une voiture pour cent mille, pour la revendre immédiatement à un prix inférieur (ici, un préjudice). Ensuite, elle va à la banque pour payer sa valeur en plusieurs versements à un prix supérieur à son coût (c'est-à-dire avec le pourcentage de la banque), et ici, un autre préjudice.
J'espère donc que vous pourrez m'éclaircir ce point d'un point de vue jurisprudentiel (Fiqh) pur.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le Tawarruq est le fait d'acheter une marchandise à un prix payable à terme (ajourné), puis de la vendre immédiatement (prix comptant) à une personne autre que celle à qui on l'a achetée, pour un prix inférieur au prix différé, afin de profiter de sa valeur.
C'est un sujet de divergence parmi les savants :
1. La majorité des savants est d'avis que le Tawarruq est licite (mubâh), et c'est l'avis que nous retenons comme prépondérant (râjih), en vertu de la généralité de la Parole d'Allah le Très-Haut : "Allah a permis la vente" (Coran 2/275). De plus, l'intention de l'usure (Riba) et sa forme n'y sont pas clairement apparentes.
2. Omar Ibn Abdel Aziz et Muhammad Ibn Al-Hasan Al-Chaybani l'ont considéré comme répréhensible (makrûh).
3. Ibn Al-Humâm a considéré qu'il était contraire à ce qui est préférable (khilâf al-awlâ).
4. Ibn Taymiyyah et son élève Ibn Al-Qayyim ont choisi de le déclarer illicite (tahrîm).
Ibn Al-Qayyim a dit :
"Notre Cheikh, qu'Allah lui fasse miséricorde, interdisait la question du Tawarruq. Il fut interpellé à ce sujet à plusieurs reprises, en ma présence, et il ne l'autorisa pas. Il a dit : 'La raison pour laquelle l'usure (Riba) a été interdite est exactement la même dans ce cas, avec en plus l'effort et la difficulté d'acheter la marchandise, de la vendre et la perte qui en résulte. La Loi Divine n'interdit pas le préjudice mineur pour autoriser ce qui est un préjudice majeur'."
Il existe une précieuse épître sur le Tawarruq rédigée par Son Éminence le Docteur Ali Al-Sallûs que vous pouvez consulter et dont vous pouvez tirer profit.
Et Allah sait mieux.
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